Afin de limiter les morts non-naturelles, des actions de conservation sont mises en place dans l’hexagone (surveillance de l’évolution des colonies, suivi de la reproduction, étude des déplacements). À cela s’ajoute également des mesures destinées à freiner la mortalité du gypaète barbu (aménagement des lignes électriques, information auprès des populations locales).
Depuis 2012, des lâchers de gypaètes barbus sont également organisés plusieurs fois par an dans le secteur du Parc national des Cévennes (dans les départements de la Lozère, du Gard et de l’Ardèche). C’est ainsi que trois jeunes gypaètes ont été réintroduits dans la nature, ce lundi 6 mai, dans le cadre d’un programme européen de sauvegarde de ce rapace menacé.
« L’objectif de ce lâcher est de reconnecter les populations de gypaètes barbus présentes après des opérations de réintroduction dans les Alpes et celles, naturelles, des Pyrénées via un noyau de population dans le Massif Central pour accroître les chances de survie de l’espèce », explique aux journalistes de l’AFP Pascal Orabi, chef de mission de la Ligue de Protection des Oiseaux.
Les trois rapaces âgés d’à peine trois mois ont été remis en liberté dans la commune de Meyrueis après avoir été présentés aux enfants de trois écoles. Ces écoliers ont d’ailleurs eu la chance de pouvoir choisir leur nom de baptême : Europe, Lauza et Mona.
Nés en captivité en Espagne, ces trois juvéniles n’ont pas eu de contact avec l’homme afin d’être réintroduits plus facilement dans leur milieu naturel. Ils ont été équipés de puces GPS afin qu’une équipe de scientifiques suive leurs déplacements dès qu’ils auront appris à voler.
« Le gypaète incarne le regard nouveau de communion entre tous les acteurs, éleveurs, chasseurs, protecteurs de la nature, que l’on doit porter sur la biodiversité. Le gypaète agrège toutes les différences: à peine arrivé ici un chasseur m’a embrassé, c’est vraiment une journée singulière », s’est félicité Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux.
Véritable attraction touristique dans les Cévennes, les rapaces, comme le vautour, nourrissent encore certains « fantasmes » contre lesquels il est impératif de lutter. De nombreux français donnent du crédit à la légende urbaine « du vautour tuant un veau naissant ». Une situation des plus improbables car le vautour est un charognard qui se nourrit exclusivement de carcasses d’animaux morts.