Jacinda Ardern, première ministre du pays, a expliqué que la législation actuellement en place en Nouvelle-Zélande ne permettrait pas de contribuer à l’atteinte de l’objectif de l’Accord de Paris pour le climat (contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degrés Celsius par rapport aux niveaux de l’ère pré-industrielle).
« Le gouvernement prend aujourd’hui des mesures historiques sur le changement climatique, le plus grand défi qui se pose à la communauté internationale et à la Nouvelle-Zélande », a expliqué Mme Ardern, pour qui ignorer le défi climatique serait de la négligence pour les générations futures.
Ce projet de loi, qui doit être validé par le Parlement d’ici la fin de l’année, vise la neutralité carbone d’ici 2050. Si, peu de mesures concrètes ont pour l’instant filtrées, la cheffe du gouvernement néo-zélandais prévoit notamment de créer une Commission sur le changement climatique en charge de l’élaboration de « budgets d’émissions quinquennaux ».
Petit bémol, le secteur agricole n’est pas concerné par l’objectif de neutralité carbone. Le méthane biologique issu du bétail néo-zélandais représente pourtant près de 30% des émissions du pays. Mais l’agriculture est une véritable source de croissance : c’est du secteur agricole que provient l’une des plus grosses sources de revenus à l’exportation du pays.
« L’agriculture est incroyablement importante pour la Nouvelle-Zélande, mais elle doit aussi contribuer à la solution. C’est pourquoi nous avons tenu compte des données scientifiques tout en écoutant l’industrie et déterminé un objectif spécifique pour le méthane biogénique », a expliqué James Shaw, ministre du Changement climatique.
À ce titre, la fédération des agriculteurs néo-zélandais a accusé le gouvernement de renoncer au pastoralisme. « Soyons clairs, la seule façon d’atteindre des objectifs de ce niveau c’est de réduire la production, il n’existe pas de technologies magiques. À l’heure qu’il est, nous n’avons aucune idée de comment atteindre ces réductions sans abattre un nombre significatif de têtes de bétail », déplore Andrew Hoggard, vice-président de cette fédération.