Alors que la France traverse une crise sociale majeure, beaucoup de citoyen se demandent si les questions d’ordre écologique sont suffisamment considérées et prises en compte par les hommes politiques français et européens. Bien que critiqué pour son inaction sur le territoire hexagonal, le président français tente depuis quelques mois de se racheter une image en se posant en « champion du climat » lors des rendez-vous internationaux. Lors du sommet européen qui s’est déroulé à Bruxelles la semaine passée, Emmanuel Macron a notamment déploré des conclusions éminemment insuffisantes sur la question climatique.
« Nous ne répondons pas aujourd’hui avec clarté ni aux engagements pris à Paris en 2015, ni aux défis constatés sur le plan scientifique par les meilleurs experts, ni à la légitime impatience de notre jeunesse qui manifeste chaque semaine dans nos capitales et ailleurs », a déclaré le président français.
La lutte contre le réchauffement climatique était inscrite à l’agenda des dirigeants européens ce vendredi 22 mars 2019. Après 3 heures de discussions consacrées aux relations qu’entretiennent l’Union Européenne et la Chine, les débats climatiques n’ont pas su passionner les leaders des États membres qui ont rapidement décidé d’écourter les discussions sur le climat.
« L’amendement que nous avons glorieusement obtenu sur ce sujet, c’est d’avoir avant la fin du semestre un nouveau sommet européen sur le sujet », a notamment déploré M. Macron.
En effet, les conclusions du Conseil européen sont particulièrement détachées de l’urgence climatique. L’instance européenne a réitéré « son engagement à l’accord de Paris et reconnait la nécessité d’accélérer les efforts globaux pour s’attaquer au changement climatique ». L’UE a également souligné « l’importance de soumettre une stratégie de long terme ambitieuse d’ici 2020 visant à la neutralité climatique, conformément à l’accord de Paris ».
Charles Michel, Premier ministre belge, a indiqué avoir demandé « sans succès » l’inscription d’un objectif plus clair visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Même son de cloche du côté de la France, de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg qui se sont malheureusement heurtés à l’opposition de la Pologne et de la République Tchèque.
De son côté, l’Allemagne a estimé « qu’il n’était pas possible aujourd’hui d’accepter la date de 2050 » mais « a montré son ouverture pour approfondir le débat ».
« Recycler sans cesse les engagements existants n’est tout simplement pas acceptable », a estimé Wendel Trio, de l’ONG environnementale Climate Action Network.
L’Union Européenne doit présenter en 2020 sa stratégie climatique à long terme afin, notamment, de respecter les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Des discussions qui prennent du temps et où il est nécessaire d’éviter « toute situation où les Etats membres se sentent poussés sans avoir toutes les informations ».