L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a publié il y a quelques jours son rapport annuel sur la demande d’énergie et les émissions de dioxyde de carbone associées. Et les résultats ne sont pas particulièrement encourageants. Selon les chiffres présentés par l’organisation internationale fondée à l’OCDE, les émissions de CO2 liées à notre consommation d’énergie a augmenté en 2018.
« Les émissions avaient stagné entre 2014 et 2016 (…) fruit de progrès importants en termes d’efficacité énergétique et de déploiement de technologies bas-carbone. Mais la dynamique a changé en 2017 et 2018″, constate l’AIE dans son une étude centrée sur les émissions mondiales de CO2.
Au cours des 12 mois de 2018, les émissions de gaz à effet de serre liées à la production et à la combustion des ressources énergétiques (charbon, pétrole, gaz, électricité renouvelable…) ont été estimées à quelques 33,1 gigatonnes. Soit une augmentation de 1,7% par rapport au niveau de 2017.
« La croissance économique n’a pas été obtenue grâce à une meilleure efficacité énergétique, les technologies bas carbone ne se sont pas développées aussi rapidement que la croissance de la demande en énergie », déplorent notamment les auteurs de cette étude.
Sur le podium des pays les plus pollueurs se retrouvent sans surprise la Chine, l’Inde et les États-Unis. Ils sont responsables de 85% de la hausse des émissions de CO2. Cette dernière est en effet en grande partie à mettre sur le dos de la consommation de charbon du continent asiatique (afin de produire de l’électricité).
Du côté des bons élèves, on retrouve le Royaume-Uni et l’Allemagne dont la consommation de charbon a été tirée vers le bas grâce au développement des énergies renouvelables. L’AIE salue également le bilan carbone du Japon qui a bénéficié de la remise en service de réacteurs nucléaires. Enfin, la France présente un bilan carbone particulièrement satisfaisant également grâce aux bons niveaux de production de ses ressources énergétiques décarbonées (hydroélectricité et nucléaire).
De manière générale, et malgré la croissance des parcs éoliens et solaires, les énergies fossiles polluantes ont permis de satisfaire la demande énergétique mondiale.
« Ces données démontrent une nouvelle fois qu’une action plus urgente est nécessaire sur tous les fronts – développement des solutions d’énergie propre, baisse des émissions, stimulation des investissements et de l’innovation, notamment dans la capture et le stockage du carbone », a déclaré Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE.