C’est un véritable revers judiciaire que vient de subir le groupe agrochimique américain en France. Selon une décision judiciaire rendue par le tribunal administratif de Lyon ce mardi 15 janvier, le Roundup Pro 360 a vu son autorisation de mise en vente annulé pour le marché français. Ce désherbant contesté par les autorités sanitaires et les ONG de défense de l’environnement, en raison de la présence de glyphosate dans sa composition, ne peut donc plus être utilisé sur le sol français.
Selon les magistrats du tribunal de Lyon, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a commis « une erreur d’appréciation au regard du principe de précaution » en autorisant la mise sur le marché de ce produit en mars 2017.
Pour rendre leur verdict, les juges lyonnais se sont notamment appuyés sur les résultats d’une étude du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui permet d’estimer que le glyphosate contenu dans le Roundup Pro360 doit être considéré comme une substance toxique pour l’homme, notamment en raison de son potentiel cancérogène supposé.
« C’est une décision absolument majeure car elle devrait concerner tous les Roundup, le tribunal considérant que tous les produits contenant du glyphosate sont probablement cancérogènes », s’est félicité l’avocate Me Corinne Lepage, plaidant pour le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN) qui a saisi la justice en mai 2017 pour demander le retrait du Roundup.
La décision du tribunal de Lyon étant « à effet immédiat », l’Anses s’est fendu d’un communiqué de presse officielle pour rappeler que la vente, la distribution et l’utilisation du fameux Roundup Pro 360 étaient donc interdites à partir de ce mardi 15 janvier.
« Cette décision du tribunal administratif de Lyon laisse entrevoir une sortie réelle du glyphosate alors que le gouvernement tergiverse depuis trop longtemps et parle d’une sortie dans 3 ans depuis… bientôt 2 ans », a déclaré aux journalistes de l’AFP Julien Bayou, porte-parole d’Europe Écologie Les Verts.
L’Anses a également tenté de faire interdire la distribution du Typhon, commercialisé en France depuis 1996, en raison de sa composition « strictement identique » au Roundup Pro 360. Le tribunal a rejeté cette demande car le caractère toxique du Typhon n’a jusqu’à présent pas été étudié par l’autorité sanitaire française.