De vastes étendues de coraux ont péri ou ont été gravement endommagées lors des deux épisodes de blanchissement de 2016 et de 2017. Le journal Nature Climate Change a cependant publié une étude qui met en exergue une réaction différente du récif corallien d’une année sur l’autre. En d’autres termes, le récif ayant survécu à un épisode de blanchissement se montre plus résistant à l’épisode de chaleur suivant.
« Nous avons été étonnés de constater un moindre blanchissement en 2017 car les températures étaient encore plus extrêmes que l’année précédente », explique le professeur Hugues, chercheur à l’Université James Cook, dans son étude sur le blanchissement des coraux.
L’étude prend l’exemple de la partie septentrionale du récif. Cette dernière, une des plus gravement touchées par le blanchissement de 2016, a été bien moins endommagée en 2017 alors que certains coraux ont pourtant été soumis à des niveaux de stress comparables à ceux des deux précédents étés.
Dans la partie centrale du récif, le même phénomène a pu être observé. Les niveaux de blanchissement ont été similaires sur les deux derniers étés alors que l’exposition à la chaleur a été bien plus importante en 2017.
Enfin, dans la partie sud de la Grande Barrière, les coraux ont subi un léger blanchissement en 2016 mais sont restés indemnes en 2017.
« Cela nous a surpris, car si les coraux méridionaux s’étaient comportés de la même façon durant l’an 2 que durant l’an 1, nous aurions dû voir blanchir 20 à 30% d’entre eux, ce qui ne fut pas le cas. On dirait donc que l’expérience de l’an 1 les a endurcis, qu’ils se sont acclimatés à des niveaux modérés d’exposition à la chaleur durant l’an 2… C’est le côté positif des choses », analyse le professeur Hugues.
Rien n’indique cependant que ce phénomène est appelé à se systématiser au cours des prochaines années, ni à se généraliser au niveau mondial. Les études scientifiques affirment toujours que la hausse des températures terrestres menace des pans entiers de récifs coralliens.