En France, on estime que près de 70% des poules sont élevées en cage. Cette pratique, dénoncée par les ONG de protection animale et de l’environnement, est un véritable calvaire. Les poules élevées dans ces cages surpeuplées sont non seulement privées de liberté, mais n’ont pas la possibilité d’accomplir des gestes essentiels pour leur bien-être (gratter le sol, étendre leur ailes…). Une grande majorité de Français estiment qu’il est aujourd’hui nécessaire d’améliorer les conditions de vie des animaux et de stopper cette pratique qu’est l’élevage en cage.
Soucieux d’améliorer son image auprès des consommateurs, la filière semble de plus en plus décidée à s’orienter vers un élevage plus sain : régulièrement, de grands producteurs d’œufs de poules annoncent leur décision de s’équiper et de se passer de cages non aménagées. Mieux, certains font le choix de se passer complètement de cage.
C’est notamment le cas de la société français Matines. Le leader français de l’œuf de consommation a en effet annoncé qu’il ne produirait plus que des « œufs alternatifs », c’est-à-dire issus d’élevages de poules élevées au sol et en plein air, d’ici l’horizon 2025.
« L’année dernière, nous étions à 70% de cages, l’année prochaine, nous serons à 50% de cages, en 2025 à zéro », a expliqué David Cassin, directeur qualité de la filière œufs du groupe agro-industriel Avril, aux journalistes de l’AFP.
En 2017, Avril produisait 70% de ses œufs via de l’élevage en cage et 30% via l’élevage alternatif. Reconnaissant le rejet massif des œufs de poules en cage de la part des consommateurs, le groupe agro-industriel français s’engage à inverser cette tendance dans les années à venir.
Cet engagement se traduira notamment par la signature d’un partenariat avec l’ONG CIWF, qui encourage les pratiques d’élevage respectueuses du bien-être des animaux de ferme et milite pour l’instauration des alternatives à l’élevage intensif. Dans le cadre de ce partenariat, le groupe Avril s’engage à « accompagner avec les établissements financiers les projets de conversion de ses quelque 370 éleveurs », précise M. Cassin.
Matines, qui emploie actuellement 290 salariés, compte notamment prendre des engagements contractuels à long terme avec ses éleveurs, ce qui permet de rassurer les établissements financiers et facilitent ainsi l’obtention de bonnes modalités financières pour les projets de conversion.