L’ours est un animal qui était naturellement présent dans le sud de la France depuis des centaines de milliers d’années. Abondamment chassé par l’homme au fil des siècles, il se retrouve progressivement cantonné aux régions montagneuses. Au début du 20ème siècle, on ne trouvera plus aucun ours en dehors de la chaîne montagneuse des Pyrénées. Malgré l’intervention du gouvernement, le déclin de la population d’ours des Pyrénées est rapide : le 1er novembre 2004 un chasseur abat la dernière ourse de souche pyrénéenne.
L’action de Nicolas Hulot, ancien ministre de la transition écologique et solidaire, avait été décisive ces dernières années pour le lancement d’un vaste plan de réintroduction de l’ours. Malgré son départ, cet engagement est plus que jamais d’actualité : une ourse d’origine slovène a été lâchée dans le département du Béarn.
Capturée en Slovénie, cette ourse femelle a été remise en liberté par hélicoptère, ce jeudi 4 octobre, dans les Pyrénées-Atlantiques. Une opération qui s’est déroulée sans incident malgré une forte mobilisation d’éleveurs anti-ours qui ont mis en place des barrages dans la vallée d’Aspe.
« Une première ourse femelle en parfaite santé a été relâchée ce matin aux alentours de 9h dans le Béarn. L’opération de réintroduction se poursuivra dans les prochains jours avec pour unique priorité de garantir la sécurité des deux ourses femelles », a fait savoir le ministère de la transition écologique dans un communiqué officiel.
Les défenseurs de l’environnement ont bien évidemment salué cette opération hautement symbolique visant à favoriser l’apparition d’une nouvelle population d’ours dans les Pyrénées. Un deuxième ours devrait d’ailleurs la rejoindre prochainement.
Gérard Caussimont, président du Fonds d’intervention éco-pastoral groupe Ours Pyrénées (Fiep), a indiqué aux journalistes de l’AFP qu’il « attendait l’ourse depuis quatorze ans et on espère très vite une deuxième ourse. Contrairement à ce que l’agitation des derniers mois voudrait laisser croire, tous les bergers ne sont pas contre la présence de l’ours. Maintenant les ourses sont là. Elles doivent être protégées des extrémistes ».
Les membres de l’association FERUS ont également souhaité remercier l’action du gouvernement et ont tenu à « féliciter les pouvoirs publics d’avoir tenu bon devant les menaces et les intimidations des opposants minoritaires ».
La réintroduction de l’ours en Pyrénées-Atlantiques est cependant contestée par une partie des bergers. Estimant que leur métier était mis en danger par l’ours, ils ont annoncé qu’ils mettraient tout en œuvre pour « enlever les ourses par tous les moyens possibles ».
« On n’a pas vu la dépose exacte, mais soyez sûrs que dans les prochains jours, il va y avoir du monde dans les montagnes. On va la guetter », expliquait un chasseur quelque minutes après l’opération. « Maintenant, l’ours, on veut l’enlever par tous les moyens. Les armes, c’est le dernier moyen », a renchérit Julien Lassalle, frère du député Jean Lassalle et éleveur dans la commune de Lourdios Ichère.