On estime qu’en 50 ans, l’usine d’alumine a rejeté plus de 20 millions de tonnes de boues rouges (sans compter les volumes d’arsenic, de cadmium ou de mercure) dans la fosse de Cassidaigne, au large de Cassis en Méditerranée. Une situation qui a provoqué la colère des associations de défense de l’environnement. En 2015, Alteo devait cesser ses émissions de boues rouges mais était autorisé à poursuivre le rejet de certains produits toxiques dans la mer.
Depuis lors, la société n’a eu d’autre choix que de s’atteler à réduire la pollution liée à son activité. Il a ainsi été décidé que les gros déchets seraient désormais stockés sur terre, sous forme solide. Dés lors, ce n’est plus qu’un seul liquide polluant qui est évacué sous l’eau, à 300 mètres de profondeur. Mais la société a affirmé travailler tous les jours à réduire sa teneur en polluants.
Les responsables du Parc National des Calanques ont d’ailleurs estimé « encourageants » les efforts d’Altéo pour réduire la diffusion de ses polluants en Méditerranée depuis deux ans.
« Nous sommes plutôt satisfaits. Altéo a fait des efforts à saluer, et la volonté de progresser est réelle. On maintient la pression, dans un esprit constructif », a déclaré Didier Réault, président du parc des Calanques et élu LR dans la ville de Marseille.
M. Ramé a également indiqué que la construction de la station de traitement de l’eau par injonction de CO2 (en vue de répondre aux exigences environnementales liées aux normes de pH, d’aluminium et d’arsenic) devrait être terminée d’ici l’année prochaine. Un investissement qui s’élève à 6,5 millions d’euros, subventionné à 30% par l’Agence de l’eau.
Reste qu’Altéo doit poursuivre ses efforts pour se conformer aux normes concernant la demande biologique en oxygène (DBO5) et la demande chimique en oxygène (DCO) et faire face à des requêtes d’associations écologistes au tribunal administratif.
« La pollution continue, il faut faire stopper intégralement le rejet en mer pour préserver la biodiversité », a expliqué Olivier Dubuquoy de l’association Nation Océan aux journalistes de l’AFP. Ce dernier déplore notamment que les responsables du Parc National des Calanques puissent donner son satisfecit à l’usine.