Face à ses manquements répétés en matière de qualité de l’air et de lutte contre la pollution, la France vient d’être renvoyée en compagnie de 5 autres États membres devant la Cour de justice de l’Union Européenne. L’Hexagone est notamment visé pour n’avoir pas respecté les limites d’émissions de dioxyde d’azote (NO2), un polluant produit par les moteurs à combustion.
Pas moins de 12 zones urbaines (dont Marseille et Lyon) ont en effet dépassé la limite moyenne annuelle (40 microgrammes par mètre cube) de dioxyde d’azote en 2016. Dans les rues de la capitale, la concentration annuelle moyenne de NO2 se serait même élevée à 96 microgrammes par mètre cube.
Pour tenter de remédier à cette situation catastrophique, le gouvernement s’est dit déterminé à accélérer la mise en place des mesures en faveur de la qualité de l’air. « Nous héritons des choix du passé en matière d’aménagement du territoire, de politique énergétique ou de transports (…). Mais nous avons d’ores et déjà entamé une profonde transformation pour permettre à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé », a en effet expliqué Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, dans un communiqué de presse officiel.
De nouvelles mesures devraient à ce titre être inscrites dans la loi d’orientation des mobilités en juin prochain. Cette future loi prévoit notamment des financements visant à accompagner le déploiement de zones à faibles émissions dans les territoires les plus pollués de France. La démocratisation des transports plus respectueux de l’environnement est également actée comme étant une priorité.
De plus, sous la pression de l’Union Européenne, la France a soumis en février dernier un plan d’action comportant des mesures spécifiques pour les 14 zones les plus polluées de notre pays. Ces mesures doivent permettre d’éliminer les dépassements de particules fines d’ici 2020 et réduire progressivement les émissions de NO2 au cours des prochaines décennies.
Ces nouvelles mesures sont malheureusement jugées insuffisantes par les ONG de défense de l’environnement. Le Réseau Action Climat estime notamment qu’il est « très urgent de refondre structurellement la politique de transports, dans tous ses aspects : infrastructures, financements et investissements, fiscalité, gouvernance et aide au changement de comportement ».
Les défenseurs de l’environnement plaident pour l’abandon pur et simple des grands projets routiers et pour l’interdiction des véhicules à motorisation thermique dans les agglomérations les plus polluées. Ils appellent également au financement des modes de transports alternatifs (vélo, transport en commun…).