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Dieselgate : l’ex-PDG de Volkswagen ciblé par la justice américaine

Nouveau rebondissement dans l’affaire du Dieselgate, le tristement célèbre scandale des moteurs diesels truqués de Volkswagen. Les autorités américaines ont en effet annoncé jeudi 3 mai le lancement d’une procédure judiciaire à l’encontre de Martin Winterkorn, ancien PDG du constructeur automobile allemand, et de quatre de ses collaborateurs. La justice américaine reproche aux cinq employés de s’être entendus sur l’installation du logiciel destiné à truquer le résultat des tests anti-pollution.

« La mise en examen dévoilée aujourd’hui allègue que le complot mis en place par Volkswagen pour contourner ses obligations légales était connu jusqu’au sommet de l’entreprise. Ce sont des allégations graves et nous allons engager des poursuites au maximum de ce que nous autorise la loi », a fait savoir par voie de presse Jeff Sessions, ministre américain de la Justice.

Les États-Unis affirment être en possession de courriels compromettant pour les accusés. Ces correspondances électriques, auxquelles certains dirigeants de Volkswagen étaient en copie, tendent à prouver que l’ex-PDG et ses proches collaborateurs connaissaient l’existence du logiciel en charge de falsifier les émissions polluantes réelles des voitures diesel vendues aux USA.

Le Département américain de la justice estime notamment pouvoir prouver l’organisation d’une réunion concernant le logiciel pirate, qui s’est déroulée au siège du constructeur automobile le 27 juillet 2015. Le fonctionnement de la combine et les risques encourus ont notamment été évoqués. Mais Martin Winterkorn aurait quand même autorisé ses équipes à continuer la supercherie.

« Le but de la conspiration était d’enrichir illégalement Volkswagen et de s’enrichir eux-mêmes en trompant les régulateurs pour obtenir les certifications nécessaires afin de commercialiser des véhicules diesel Volkswagen aux Etats-Unis, et de les vendre aux consommateurs américains sachant clairement que ces véhicules étaient conçus pour déjouer les règles standard en matière d’émissions », affirment les documents judiciaires déposés au tribunal de Détroit.

Lorsque le scandale éclate, en septembre 2015, Martin Winterkorn démissionne de la présidence de Volkswagen, en déclarant ne pas avoir été au courant de cette fraude organisée. Le groupe allemand a depuis reconnu que 11 millions de ses voitures diesel avaient été équipées d’un logiciel frauduleux pour fausser les normes anti-pollution. 600.000 de ces véhicules auraient été vendus aux Etats-Unis.

À l’heure actuelle, le scandale aurait coûté au constructeur la bagatelle de 25 milliards de dollars (frais de rappel des véhicules, procédures judiciaires…).

Même si les infractions qui lui sont reprochées étaient prouvées, Martin Winterkorn a très peu de chance de se retrouver devant les juges américains : l’Allemagne est en effet opposée à l’extradition de ses ressortissants en dehors des pays membres de l’Union Européenne. L’ancien dirigeant de Volkswagen ne pourrait être extradé que s’il se livre lui-même aux autorités américaines ou s’il est arrêté dans un autre pays que l’Allemagne.

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