Demander une paille pour déguster son soda en terrasse dès que l’été approche est un réflexe que beaucoup de citoyens considèrent comme anodin. Et pourtant, les pailles en plastique sont un véritable fléau pour l’environnement. Selon une étude menée en 2016, la paille est le cinquième déchet le plus recueilli sur la plage à la fin de la période estivale. Et si ce n’est pas en bord de mer, ces petits tubes de plastique se retrouvent à dériver dans les océans ou à perturber le système digestif d’un malchanceux animal marin.
C’est pour tenter de réduire la pollution des océans que la Grande-Bretagne a annoncé son intention d’interdire la vente de paille en plastique et de divers objets à usage unique tels que les coton-tiges ou les mélangeurs de cocktails. Sûre du bien-fondé de cette démarche, la première ministre Theresa May a encouragé les autres pays du Commonwealth a en faire autant.
« Les déchets plastiques sont l’un des plus grands défis que le monde va devoir surmonter, c’est pour cela que la protection de l’environnement marin se situe au centre de l’agenda de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth », a expliqué la chef du gouvernement britannique.
La démarche du gouvernement britannique cache un enjeu bien plus important : éliminer la production des plastiques non essentiels d’ici les 25 prochaines années afin d’endiguer la pollution des océans par les déchets plastiques. Des restaurants britanniques ont d’ores-et-déjà banni la paille en plastique. Mieux, la reine Élisabeth a demandé en février dernier l’interdiction pure et simple des pailles et bouteilles en plastique au palais de Buckingham.
La croisade du mouvement anti-paille est loin d’être une cause futile. La Marine Conservation Society estime en effet que ce ne sont pas moins de 8,5 milliards de pailles en plastique qui sont utilisées chaque année en Grande-Bretagne. Et chacune d’elle met plus de 200 ans avant de se décomposer. On comprend donc pourquoi elles figurent en bonne place des objets les plus retrouvés sur les plages.
Conscientes de cet impact néfaste sur l’environnement, les associations Bas Les Pailles et Bye Paille ont lancé le 3 février dernier la première Journée internationale sans paille. L’objectif de cet événement était double : sensibiliser le grand public à la pollution engendrée par les pailles et d’encourager les commerces et restaurants à ne plus en proposer à leur client. Une pétition a d’ailleurs été lancée pour convaincre les élus tricolores à agir.
Comme prévu par la loi de transition énergétique, la France devrait interdire d’ici l’horizon 2020 la vente de nombreux ustensiles en plastique à usage unique (gobelets, verres et autres assiettes jetables…). Il y a donc fort à parier que les passionnes de la paille en plastique devront se chercher une alternative (en bambou, en verre…) dans un futur proche.