La direction de la répression des fraudes (DGCCRF) a fait savoir ce mercredi 21 février que des organismes génétiquement modifiés (OGM) interdits par l’Union Européenne avaient été détectés dans plusieurs aliments pour animaux actuellement vendus en France. Cette annonce confirme ainsi une faille dans la législation européenne publiée quelques jours plus tôt dans les colonnes du quotidien français Le Monde.
« Il y a eu un contrôle de la DGCCRF fin 2017 dans une entreprise en France où des anomalies ont été trouvées suite à la présence d’OGM non autorisés en Europe dans de l’alimentation animale. Etant donné que les produits ne sont pas autorisés, ils sont de facto interdits, donc ils doivent être retirés du marché », ont expliqué les responsables de la DGCCRF aux journalistes de l’AFP.
Selon les informations publiées par Le Monde, les produits incriminés sont des bactéries génétiquement modifiées mortes, qui servent à produire des « acides aminés » utilisés en tant qu’additifs dans l’alimentation animale des ruminants, des porcs et des saumons.
L’article attaque notamment les filiales françaises du géant agroalimentaire japonais Ajinomoto. Ce dernier estime que « les substances citées dans l’article du journal Le Monde ont été placées sur le marché européen suite à une erreur administrative ».
« Dès que nous avons pris connaissance de cette situation, toutes les démarches nécessaires auprès des autorités nationales et européennes ont été entreprises », tente de rassurer le groupe japonais qui s’est engagé à « suivre les standards les plus élevés en matière de santé, de sécurité et de traçabilité » pour convaincre les autorités européennes de sa bonne volonté.
Les journalistes du Monde ont consulté l’Agence européenne de sécurité des aliments pour avis. Cette dernière n’a pas été en mesure de conclure pour la sécurité des consommateurs.
Greenpeace France, qui a fermement condamné cette affaire scandaleuse dans un communiqué de presse, a dénoncé le manque de traçabilité des aliments vendus dans les pays de l’Union Européenne.
« Depuis quand considère-t-on acceptable de nourrir des vaches, des cochons, des saumons avec des aliments produits avec des bactéries génétiquement modifiées ? Une fois de plus, malgré les scandales de la vache folle, des lasagnes à la viande de cheval, de la grippe aviaire, les multinationales, avec la complicité de l’Union européenne, continuent de jouer aux apprentis-sorciers au mépris du principe de précaution et du respect du consommateur », s’est en effet indignée Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France.