L’homme est le seul être vivant de la planète Terre qui a un effet néfaste sur l’environnement. Une étude publiée ce jeudi 22 février vient une fois de plus confirmer cette triste réalité. Selon des observations satellites menées depuis l’espace, plus de la moitié des océans serait exploitée par des chalutiers industriels, entraînant ainsi des prélèvements à un rythme insoutenable pour certaines espèces.
Des données satellites récoltées pour évaluer l’importance de la pêche industrielle dans les zones maritimes ont permis de constater qu’au moins 55% de la surface des océans est actuellement ratissée par des chalutiers (qui battent notamment pavillon chinois).
Selon l’article publié dans la revue scientifique Science qui fait écho à cette étude, « la superficie totale pêchée est probablement plus élevée ». Faute de bonne couverture satellite, certaines parties du monde n’ont pas pu être étudiées, mais les auteurs de l’étude estiment que la superficie totale pêchée pourrait s’élever jusqu’à73% de la surface des océans.
« Les hommes pêchent dans les océans de la planète depuis 42.000 ans mais, jusqu’à maintenant, nous n’avions pas vraiment de vue d’ensemble sur où et quand les gens pêchaient », explique David Kroodsma, directeur de la R&D au sein de l’ONG américaine Global Fishing Watch. « Les importants sites de pêche ont été observés dans le nord-est de l’Atlantique et le nord-ouest du Pacifique, ainsi que dans les régions riches en nutriments au large de l’Amérique du Sud et de l’Afrique de l’Ouest », précise-t-il.
Les données utilisées pour cette étude ont pu être récoltées grâce au Système d’Identification Automatique (SIA) qui équipe les grands navires de pêche (il fournit leur position afin d’éviter toutes collisions). Les navires espagnols, taïwanais, japonais, coréens et chinois représentent plus de 85% des grands chalutiers industriels.
L’équipe de scientifique en charge de l’étude ont étudié les messages émis par le SIA entre 2012 et 2016. Ils ont ainsi constaté que la surface de notre planète utilisée pour la pêche était quatre fois plus grande que la surface cultivée pour l’agriculture.
« Les petits navires qui attrapent la plupart des poissons capturés dans le monde, sur les eaux côtières, ne sont pas recensés car ils n’ont pas de transmetteurs satellite », déplore Daniel Pauly, professeur à l’université canadienne de Colombie-Britannique. Il estime d’ailleurs que les données recueillies pourraient aider à faire évoluer les règles internationales de la pêche, tout en permettant de réduire la pêche illégale.