En raison des quantités astronomiques de combustibles fossiles qu’il contribue à brûler, le transport est un des secteurs les plus polluants de nos économies. On estime notamment qu’il est responsable de plus de 25% des émissions mondiales de dioxyde de carbone, et donc un des principaux responsables du réchauffement climatique. La démocratisation de l’électromobilité est à ce titre devenu un enjeu majeur des politiques environnementales actuelles. Mais de nombreux freins restent à lever pour véritablement imposer la voiture électrique comme le moyen de transport incontournable. Certains pays cherchent donc d’autres moyens pour réduire la circulation des véhicules à motorisation thermique au profit de modes de transport plus sobres en émissions polluantes.
L’Allemagne envisage par exemple de proposer la gratuité des transports en commun dans certaines métropoles. L’AFP a en effet indiqué que plusieurs ministres d’outre-rhin ont rédigé une lettre à l’attention de la Commission Européenne dans laquelle ils annoncent envisager « la gratuité des transports publics afin de réduire le nombre des voitures particulières ».
Si la proposition venait à être validée, cette gratuité des transports en commun serait expérimentée dans 5 villes allemandes « au plus tard à la fin de l’année ». Il deviendrait ainsi gratuit de voyager en bus, tram et autres transports en commun dans les villes de Bonn, Essen, Herrenberg, Reutlingen et Mannheim. De plus, les signataires de cette lettre envisagent également de « fixer des règles contraignantes » aux bus et aux taxis afin qu’ils respectent des seuils de pollution.
L’Allemagne est un pays où la voiture est un des moyens de transport les plus utilisés par les citoyens. Il apparaît cependant que le nombre de voyageurs en transports en commun n’a cessé de croître depuis une vingtaine d’années. La Fédération allemande des entreprises de transports a enregistré pas moins de 10,3 milliards de déplacements l’année dernière.
La proposition de ces ministres est donc ambitieuse. Elle pose en effet de nombreuses questions au sein des communes concernées. Il s’agirait pour elles d’acquérir de nouveaux véhicules et d’embaucher du personnel supplémentaire dans les régies de transports afin de gérer un flot considérable de nouveaux voyageurs.
« Le gouvernement fédéral doit dire comment il veut financer cela », a notamment indiqué Michael Ebling, président d’une fédération de régies communales (VKU). Au problème financier se rajoute le problème de la production d’une quantité considérable de bus et de tramways. Or, « je ne connais pas de constructeur qui puisse livrer en un si court laps de temps les bus électriques dont nous aurions besoin », estime Ashok Sridharan, maire de Bonn.
Avec cette mesure hautement symbolique, le gouvernement d’Angela Merkel espère faire bonne figure auprès de l’Union Européenne et ainsi convaincre Bruxelles de ne pas saisir la Cour européenne de justice à son encontre. Neuf pays, parmi lesquels la France et l’Allemagne, sont en effet menacés car ils dépassent régulièrement les limites d’émissions polluantes (particules fines et dioxyde d’azote).