Comme l’ont prédit les scientifiques des Nations Unies, la montée des océans s’accélère. La hausse actuelle du niveau est estimée à 3 millimètres par an, mais ce chiffre pourrait facilement tripler et ainsi atteindre 10 millimètres d’ici la fin du siècle. Une donnée qui pose de nombreuses questions et de sérieux problèmes aux villes situées sur les côtes.
« Cette accélération, provoquée principalement par la fonte accélérée du Groenland et de l’Antarctique, peut potentiellement doubler la hausse totale du niveau des océans d’ici 2100, en comparaison avec les projections qui partaient du principe que la hausse serait constante », explique Steve Nerem, auteur principal de l’étude et professeur d’ingénierie aéronautique à l’Université du Colorado.
Si l’hypothèse de la PNAS venait à se vérifier, le niveau des océans aura gagné plus de 60 centimètres d’ici l’horizon 2100. « Et c’est naturellement une estimation prudente », prévient M. Nerem.
Comme l’explique l’étude de la PNAS, le réchauffement climatique et la hausse des températures précipitent la montée des océans à travers deux phénomènes : la fonte rapide des glaces dans les pôles et la concentration de gaz à effet de serre dans notre atmosphère.
La présence de gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre entraîne le réchauffement de la température de l’eau. Or, la température influence le volume et donc la masse volumique de l’eau : une eau chaude est moins dense qu’une eau froide mais présente une masse volumique plus importante.
En d’autres termes, l’eau chaude prend plus de place que l’eau froide : pour le professeur Nerem, ce mécanisme scientifique est en partie responsable de l’augmentation avérée du niveau des océans au cours des 25 dernières années (7 centimètres de hausse).
« Cette étude souligne le rôle important que peuvent jouer les données recueillies par satellite pour valider des modèles de projections sur le climat », a souligné John Fasullo, co-auteur de l’étude et climatologue au National Center for Atmospheric Research.