Aidée par l’ONG de défense de la nature Eagle, l’Unité de lutte contre la criminalité transnationale (UCT) de la police ivoirienne a également procédé à l’arrestation de 6 contrebandiers internationaux (deux Ivoiriens, deux Vietnamiens, un Chinois et un Guinéen) à Abidjan. Ces 6 trafiquants ont été transférés au parquet.
« Il s’agit d’un réseau de trafic international », estime le commissaire Bonaventure Adomo, chef de l’UCT. Ce dernier a en effet expliqué l’ensemble du circuit de la marchandise. L’ivoire, a été prélevé illégalement en Afrique Centrale d’où il est expédié en Asie, caché dans des troncs d’arbres transportés en cargo à l’intérieur de conteneurs. Les écailles de pangolin sont en revanche issues de la forêt tropicale ivoirienne, où vit petit le mammifère.
Cette saisie n’est pas la première effectuée en Côte d’Ivoire : plusieurs saisies d’ivoire et d’écailles de pangolin ont été effectuées l’année dernière dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Une prise record de trois tonnes d’écailles a en effet eu lieu en juillet 2017.
Avec un million d’individus capturés au cours de ces 10 dernières années, le pangolin détient le titre peu envié de mammifère le plus victime de trafic au monde. Menacé d’extinction, il s’agit d’une espèce protégée depuis septembre 2016 par le traité de la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées (Cites).
En Côte d’Ivoire, les populations de pangolin ont chuté de 50% en cinq ans en raison du trafic illégal. Il apparaît en effet que le renforcement des mesures anti-braconnage en Afrique de l’Est a poussé les trafiquants à mettre en place de nouveaux circuits par l’Afrique de l’Ouest. Les forces de l’ordre sont moins focalisées sur le commerce illicite d’animaux que sur le trafic de drogue.
Les protecteurs de l’environnement estiment en effet que la loi ivoirienne est peu dissuasive envers les trafiquants : en cas de délit avéré, ils risquent seulement une amende de 300.000 à 3 millions de francs CFA (soit 450 à 4.500 euros) et une peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans. Le commissaire Adomo réclame à ce titre un durcissement des peines et l’octroi de davantage de moyens et d’équipements.