La France affiche de piètres performances quand il s’agit de traiter et de redonner une seconde vie à ses déchets plastiques. Avec un taux de recyclage qui dépasse à peine les 22%, l’Hexagone se place en 25ème position du classement européen (sur 30 pays). En ce qui concerne le taux de valorisation des déchets plastiques (recyclage et exploitation énergétique), les 65,7% de la France lui permettent de se positionner à la 15ème place.
La feuille de route de l’économie circulaire tricolore, actuellement en cours d’élaboration par le gouvernement, prévoit un objectif de 100% de recyclage des plastiques d’ici 2025. Un objectif qui va être difficilement atteint en l’état actuel.
« Il y a beaucoup de progrès à faire. La valorisation progresse, mais trop lentement. Que la France essaye de rattraper son retard est une absolue nécessité. Mais il est peu envisageable qu’on atteigne un taux de recyclage écoefficace de 100% », explique aux journalistes de l’AFP Hervé Millet, directeur des affaires techniques et réglementaires Europe de l’Ouest de PlasticsEurope.
Pour la fédération européenne, la France devrait d’abord tabler sur un objectif de valorisation de 100%, avec un maximum de recyclage.
Selon les chiffres publiés par PlasticsEurope dans son étude, les 100% de valorisation étaient quasiment atteints par certains pays européens en 2016. La Suisse, pays exemplaire en la matière, affichait en effet un taux de 99,8%, suivi de près par l’Autriche (99,5%), l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède (99,2%). L’étude souligne d’ailleurs l’existence de réglementations restreignant la mise en décharge pour les 10 premiers pays du classement.
La France est malheureusement bien en dessous des moyennes européennes, qui se situent à 72,7% pour la valorisation des plastiques, et à 31% pour leur recyclage.
La fédération préconise l’extension à l’ensemble des pays européens de la consigne de tri de l’ensemble des emballages plastiques ainsi que l’application systématique du décret « 5 flux » (qui obligent les acteurs économiques à trier les déchets recyclables).
Les auteurs ne manquent cependant pas de souligner que, « pour la première fois, le taux de recyclage a dépassé la mise en décharge ».