« La seule solution pour mettre en place un veto climatique opérationnel est de renégocier le Ceta afin d’y intégrer une véritable clause de sauvegarde des mesures climatiques », estime la Présidente de l’ex-Fondation Nicolas Hulot.
Ce véto climatique est réclamé par de nombreuses ONG, elles-mêmes soutenues par des experts et des élus, afin d’empêcher certains investisseurs de recourir auprès des tribunaux d’arbitrage s’ils s’estiment défavorisés par des mesures de lutte contre le réchauffement climatique.
Cette idée de véto climatique a depuis été reprise par le gouvernement, qui l’a intégré dans son plan d’action. Mme Pulvar estime qu’il a malheureusement été « complètement vidé de son contenu », et que cette version officielle n’apporte « aucune nouvelle garantie ».
« Le danger est bien réel. Le Canada a lui-même été attaqué à de nombreuses reprises dans le cadre de l’accord de commerce nord-américain. [Le Ceta] va non seulement entraîner une hausse des émissions de gaz à effet de serre, mais il menace aussi la capacité future des Etats d’agir pour préserver le climat », estime celle qui officie également en tant que journaliste sur le petit écran.
Cet accord de commerce avec le Canada est entré en vigueur de manière provisoire le 21 septembre dernier. Il devra cependant être ratifié par l’ensemble des États membres de l’Union Européenne avant d’être complètement mis en œuvre.
Il s’agit du premier accord de commerce bilatéral que passe l’UE avec une grande puissance économique. Il vise à faciliter le commerce notamment en supprimant les droits de douanes et les règlements qui entravent les échanges commerciaux. Les dispositions du Ceta font notamment craindre un affaiblissement de la capacité des États à adopter des normes de protection pour les consommateurs (contre les pesticides ou le tabac par exemple). D’autres estiment qu’il va servir à démanteler les législations qui protègent aujourd’hui les travailleurs locaux (agriculteurs) et les petites entreprises (artisans).