« Des cantines bio, j’en veux! » est le nom d’une campagne visant à sensibiliser l’opinion publique à la qualité des plats servis dans les cantines scolaires. Lancée par l’ONG Agir pour l’Environnement, la fédération de parents d’élèves FCPE, la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB) et la Ligue de l’Enseignement, cette opération vise à interpeller les élus locaux et les responsables scolaires afin d’instaurer un quota minimum de 20% de produits bio dans les menus servis aux élèves dans les établissements français.
Pour rappel, 11 millions de repas sont servis chaque jour dans la restauration collective tricolore (dont 7 millions en milieu scolaire). Seuls 3% des aliments utilisés sont issus de l’agriculture biologique : un chiffre qui ne satisfait aucunement les initiateurs de l’opération « Des cantines bio, j’en veux! », qui déplore un manque de volonté politique.
Pourtant, la loi Égalité et Citoyenneté votée par le Parlement en décembre dernier prévoyait d’inclure au moins « 20 % de produits issus de l’agriculture biologique ou de surfaces agricoles en conversion au bio « dans les restaurants collectifs publics. Malheureusement, cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel.
« Nous avons la capacité de fournir suffisamment de produits bio », s’étonne Jean-Paul Gabillard, secrétaire national de la FNAB. Sur les 1,5 million d’hectares de terre française consacrés à l’agriculture biologique, 400.000 suffisent pour atteindre l’objectif des 20% de produits bio dans les cantines scolaires.
Surtout « qu’il y a une réelle demande de la part des parents », estime de son côté Liliana Moyano, présidente de la FCPE. Selon un sondage réalisé par l’Ifop pour l’ONG Agir pour l’Environnement, 86% des personnes questionnées se sont déclarées favorables à l’instauration d’un quota minimal de 20% de produits bio et locaux dans la restauration collective d’ici l’horizon 2022.
« D’année en année, il y a une demande de plus en plus forte des parents d’élèves et des citoyens », confirme ainsi Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’environnement. Il espère que la mobilisation citoyenne « Des cantines bio, j’en veux! » sera notamment « aux États généraux de l’alimentation ».
Valérie Jacquier, nutritionniste et membre du Collectif Les pieds dans le plat, insiste sur la « supériorité nutritionnelle des produits bio » et rappelle que « le repas à la cantine est censé couvrir 40% des besoins journaliers des enfants ». 20% de produit bio, « c’est le pain, une crudité et un fruit. C’est très peu et facile à atteindre », conclu-t-elle.