Malgré la décision officielle prononcée par la Cour de justice de l’Union Européenne, l’abattage des arbres n’a pas cessé dans la forêt de Bialowieza, située dans l’Est de la Pologne. Soucieux de protéger cet espace naturel fragile, que les scientifiques définissent comme la plus ancienne forêt primaire d’Europe, l’ONG de défense de l’environnement Greenpeace a fait appel aux citoyens européens pour bloquer les opérations de coupes illégales.
Plusieurs dizaines de personnes, en provenance de différents pays, ont répondu présent à l’appel de Greenpeace. Une trentaine de citoyens se sont réunis le 31 août dernier en Pologne, au cœur de la forêt de Bialowieza pour s’interposer entre les arbres et les machines. Une mobilisation citoyenne qui vise également à attirer l’attention des médias et du grand public sur le non-respect de la décision de justice européenne.
« Une trentaine de personnes ont barré la route à des camions transportant du bois coupé. Ils ont rejoint ainsi ceux qui, depuis trois jours, dans une autre partie de la forêt, ont monté un blocage d’abatteuses », a expliqué aux journalistes de l’AFP Marianna Hoszowska, porte-parole de Greenpeace Pologne.
L’abattage des arbres de Bialowieza est un sujet de préoccupation majeur pour l’Union Européenne et ses citoyens. Près de 150.000 Européens ont en effet signé la lettre de soutien aux « Défenseurs de la forêt » publiée sur le site We Move Europe, alors que la Cour de justice de l’Union Européenne a ordonné en juillet dernier de suspendre l’abattage dans ce site naturel protégé. Une demande que le gouvernement polonais ne semble pas prêt à respecter.
« La nervosité et la brutalité des partisans des coupes sont contreproductives. Nous sommes de plus en plus nombreux et l’échelle de nos actions va grandissant », a indiqué dans un communiqué Robert Cyglicki, directeur de Greenpeace Pologne, qui ne compte pas mettre un terme aux protestations militantes de l’ONG internationale.
Le son de cloche n’est pas le même du côté du gouvernement polonais. Ce dernier affirme en effet que les opérations menées au sein de la forêt de Bialowieza sont des coupes de « protection » qui visent à mettre un terme à la prolifération des attaques d’insectes xylophages (qui se nourrissent de bois).
Un argument que la Commission Européenne ne juge pas recevable : elle estime que les mesures des autorités polonaises mettent en danger l’écosystème de la forêt. Jan Szyszko, ministre de l’Environnement, a déclaré qu’il se rendrait lui-même devant la Cour de justice de l’Union Européenne le 11 septembre prochain afin de plaider sa cause. Il compte bien démontrer la bonne foi de la Pologne et « défendre l’honneur de la science polonaise, des forestiers polonais et des habitants de la région ».