L’homme a une emprise de plus en plus forte (et de plus en plus néfaste) sur les ressources de la planète Terre. Selon les informations publiées par le think tank Global Footprint Network, l’homme aura en effet consommé à partir du 2 août prochain l’intégralité des ressources renouvelables que la planète génère en une année. L’humanité vivra donc « à crédit » jusqu’au 31 décembre prochain.
Selon les calculs de l’ONG Global Footprint Network, le tristement célèbre « jour du dépassement » (ou « Earth overshoot day ») s’établira cette année le 2 août. Cela signifie concrètement que l’homme aura, à partir de cette date, consommé toutes les ressources naturellement générées par la planète bleue en un an. « En sept mois, nous aurons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pourraient absorber en un an, nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, et fait plus de récoltes que ce que la Terre aurait pu produire sur cette même période », explique le Fonds mondial pour la nature (WWF), organisme de défense de l’environnement.
Le jour du dépassement est calculé par Global Footprint Network depuis 1986. Le think tank souligne qu’au cours de ces 6 dernières années, cette date fatidique a eu tendance à reculer dans le calendrier. Mais l’overshoot day continue cependant d’avancer inexorablement : « cette journée est passée de fin septembre en 1997 au 2 août cette année ».
« Le coût de cette surconsommation est déjà visible: pénuries en eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole et des stocks de poissons, déforestation, disparition des espèces. Vivre à crédit ne peut être que provisoire parce que la nature n’est pas un gisement dans lequel nous pouvons puiser indéfiniment », déplore le WWF dans un communiqué de presse.
Pour subvenir à ses besoins, l’homme aurait aujourd’hui besoin de l’équivalent de 1,7 planète. Pour réduire l’impact de son mode de vie sur les ressources naturelles de la planète Terre, l’Homme se doit de privilégier des modes de consommation et de production durables. Premier levier d’action à sa disposition : les émissions anthropiques de gaz à effet de serre (qui représentent actuellement 60% de l’empreinte écologique mondiale de l’humanité).
« Pour réussir à maintenir la hausse de la température moyenne bien en-dessous de 2°C d’ici la fin du siècle (…) l’empreinte carbone de l’humanité doit fortement diminuer ces prochaines années de façon à atteindre un niveau qui pourra être entièrement absorbé par les forêts, les océans et autres puits de carbone d’ici la moitié du siècle », estime le WWF.
L’ONG souligne cependant qu’il existe des « signes encourageants » indiquant que le déficit écologique engendré par l’homme est une tendance qui peut aujourd’hui inversée. Le WWF se félicite par exemple de la stagnation des émissions de CO2 liées à l’énergie malgré la reprise de la croissance économique.
« Si la transition écologique repose sur les pays et leurs gouvernements, ce sont aussi aux entreprises, aux collectivités, aux citoyens de privilégier des modes de production et de consommation écologiques », rappelle le WWF.