Le Japon est un État insulaire d’Asie de l’Est, bordé par l’océan Pacifique. Sa flore corallienne est souvent considérée comme étant la plus septentrionale du monde : les coraux ne se développent pas dans les zones maritimes situées au nord des frontières du Japon. Grâce à leur situation géographique, les coraux japonais avaient jusqu’à présent été épargnés par le blanchissement qui touche depuis quelques années la majorité des écosystèmes tropicaux. Malheureusement, un chercheur vient de publier une étude qui démontre que les coraux les plus septentrionaux du monde sont désormais touchés par ce phénomène.
C’est au large de l’île de Tsushima, aux abords du détroit de Tsushima, à quelques 1.000 kilomètres au sud-ouest de la capitale Tokyo, que le scientifique Hiroya Yamano et son équipe ont étudié le corail japonais en décembre dernier. Les conclusions de leurs analyses sont inquiétantes et démontrent que les écosystèmes marins japonais ne sont plus épargnés par les effets du réchauffement climatique : 30% du récif sont désormais endommagés de manière importante.
« Les coraux de l’archipel méridional d’Okinawa trouvaient jusqu’à présent refuge dans des eaux à température plus basse, étendant leur aire d’habitat vers Kyushu, Shikoku et Honshu. Mais maintenant, les coraux qui se trouvent dans ces refuges sont aussi menacés. La situation est grave », a expliqué M. Yamano, directeur du Centre de biologie environnementale, aux journalistes de l’AFP.
Les coraux sont des superorganismes considérés comme un maillon important de l’équilibre biologique des océans. S’ils recouvrent moins de 0,2% de la surface des océans, ils abritent pourtant 30% des espèces animales et végétales du monde marin. Ils contribuent à ce titre à la protection des côtes et à l’alimentation des hommes, et jouent un rôle important dans le développement touristique de certaines régions.
Malheureusement, en raison du réchauffement climatique, les zones tropicales subissent une augmentation constante des températures, ce qui provoque notamment le blanchissement des coraux. Ce blanchissement est provoqué par la hausse des températures de l’eau qui entraîne le rejet des algues symbiotiques. Privés de ces organismes qui ont un rôle primordial dans le développement de leur métabolisme, les coraux n’assimilent plus les nutriments et perdent ainsi leurs couleurs vives.
L’année dernière, après plusieurs décennies de hausse des températures de l’océan, les scientifiques australiens ont enregistré le plus grave épisode de blanchissement jamais observé dans l’écosystème de la Grande barrière de corail. Ce phénomène se caractérise par la décoloration des coraux, signe de leur dépérissement.
L’Agence américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA) a cependant redonné une petite note d’optimisme, rassurant ainsi les défenseurs de l’environnement. Les membres de cet institut ont en effet observé en juin 2017 des signes de répit après une période de blanchissement de 3 ans.