Le café est une boisson énergisante et psychotrope très prisée dans les cultures du monde entier, obtenue à partir de la torréfaction de diverses graines issues du caféier. La culture de ces graines est particulièrement développée dans les pays au climat tropical d’Amérique, d’Afrique et d’Asie. La culture du café est d’ailleurs devenue une importante source de revenu, et donc de croissance économique, pour les pays producteurs. Le secteur du café représente par exemple une partie importante de la balance commerciale de l’Éthiopie : il serait en effet à l’origine d’un quart des recettes d’exportation du pays.
Selon des études génétiques, le caféier serait originaire de la province de Kaffa, en Éthiopie. Les paysans du sud-ouest de ce pays de l’est de l’Afrique se seraient lancés dans la torréfaction de grains du café dès le 13ème siècle, pour ses vertus médicinales. Une pratique proche de ce que faisaient les Aztèques avec le cacao. Aujourd’hui, plus de huit siècles plus tard, le café est devenu une importante source de revenu pour l’Éthiopie. Le secteur fait en effet vivre plus de 15 millions de personnes et fait du pays le cinquième producteur mondial et le premier exportateur d’Afrique.
Selon une étude publiée fin juin dans la revue Nature Plants, la hausse globale des températures terrestres fait peser une menace importante sur la santé de cette industrie. Les auteurs de ce rapport estiment en effet que d’ici la fin du siècle, le réchauffement climatique pourrait rendre 60% des zones de production de café éthiopiennes impropres à la culture.
En Éthiopie, le café est cultivé principalement dans des zones forestières ombragées, situées entre 1.200 et 2.200 mètres d’altitude, et où la température oscille entre 18 et 22°C. Des scientifiques ont cependant remarqué que la température moyenne de ces zones a augmenté d’environ 1,5°C au cours des cinquante dernières années.
On estime à ce titre que « 39 à 59% des zones actuelles de culture du café pourraient subir des changements climatiques assez importants pour les rendre impropres à cette culture » si rien n’est fait d’ici la fin du siècle. Pire, les plantations de la région de Harar pourraient même disparaître complètement.
« Une approche consistant à ne rien faire pourrait être désastreuse pour l’économie du café éthiopien à long terme. Des décisions prises à temps, précises, fondées sur la science sont nécessaires maintenant et dans les décennies à venir », estime Justin Moat, chercheur aux Jardins botaniques royaux de Kew.
Parmi les solutions envisagées, « le déplacement des cultures de café vers des zones situées plus en altitude et la création de nouvelles zones de culture, avec des mesures de protection des forêts ou de boisement » pourraient permettre de multiplier par quatre la production de café même avec le changement climatique.
La communauté scientifique estime qu’il faudrait élever les plantations de café de 32 mètres tous les ans pour faire face aux effets du changement climatique.