C’est pour faire face à l’important déficit énergétique qui pénalise son réseau électrique, et par conséquent sa croissance économique, que la Côte d’Ivoire a décidé de se lancer en 2013 dans la construction d’un barrage hydroélectrique à Soubré, capitale de la région de Nawa. Après un ambitieux chantier de 4 ans, mené par la société chinoise Synohydro, cette nouvelle unité de production renouvelable située dans le sud-ouest du pays est désormais prête à injecter ses premiers mégawattheures sur un réseau électrique en pleine restructuration.
Les autorités ivoiriennes se sont réunies le vendredi 30 juin pour célébrer la mise en route de la première turbine de la centrale hydroélectrique de Soubré. Le maire de cette localité, Traoré Lassina, ainsi que le Premier ministre de la Côte d’Ivoire, Amadou Gon Coulibaly, ont participé à cette cérémonie officielle et assisté à une visite guidée complète de l’ouvrage.
« Remis en selle et édifié de 2013 à 2017 à proximité des chutes de la Nawa, ce barrage hydroélectrique entre désormais dans l’histoire de Soubré et se transmettra de génération en génération », a déclaré M. Lassina.
Le barrage hydroélectrique de Soubré est composé de 4 turbines et affiche une puissance cumulée totale de 275 MW. Une fois que l’ensemble de ses unités de production auront été lancées, d’ici la fin de l’année selon les promoteurs du projet, il générera annuellement 1.170 GWh d’électricité 100% renouvelable. Il permettra à ce titre de réduire la dépendance de la Côte d’Ivoire aux énergies fossiles polluantes (avant Soubré, le pays tirait 75% de son électricité de centrales thermiques).
Cette nouvelle unité de production va « mettre à la disposition de nos ménages et de nos industries une énergie fiable, de bonne qualité, abondante, équitablement répartie sur l’ensemble du territoire national », s’est félicité M. Gon Coulibaly, rappelant que la Côte d’Ivoire fait face à une augmentation annuelle de 10% de la demande en électricité.
Le barrage de Soubré a nécessité une enveloppe budgétaire de 331 milliards de FCFA (soit près de 504 millions d’euros), une somme couverte à 85% par la Chine. L’investissement était cependant nécessaire, notamment pour renforcer la couverture nationale d’électricité : plus de 500 localités seront désormais électrifiées.
Première puissance économique d’Afrique, la Côte d’Ivoire fait face à une importante pénurie d’électricité. Pour remédier à ce problème, le gouvernement a promis d’investir 18 milliards de dollars (soit 15,7 milliards d’euros) d’ici 2030 dans son secteur énergétique. Une somme qui servira notamment à reconstruire son réseau électrique.