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Les dugongs de Nouvelle-Calédonie menacés par le braconnage

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a publié le 15 juin dernier un article pour alerter la communauté internationale du sort des dugongs, mammifères marins herbivores qui vivent sur les littoraux de l’océan Indien et de l’océan Pacifique. Selon les recherches menées par la célèbre organisation non gouvernementale de protection de l’environnement, les dugongs de Nouvelle-Calédonie sont aujourd’hui menacés de disparition en raison du braconnage dont ils sont victimes.

« Si plusieurs menaces pèsent sur les dugongs, ou vaches marines, de Nouvelle-Calédonie (prises accidentelles dans les filets de pêche, collisions avec les bateaux, dégradation de l’habitat), il apparaît que le braconnage représente la principale pression à laquelle ils sont confrontés. Aujourd’hui la situation est simple : si rien n’est fait pour enrayer au plus vite cette pratique illicite, les dugongs disparaîtront purement et simplement de notre lagon », explique la WWF dans un communiqué de presse publié sur son site Internet.

Surnommés « vaches marines », les dugongs sont des mammifères marins se nourrissant essentiellement de plantes et de fleurs d’herbiers. En Nouvelle-Calédonie, la population de dugongs est estimée entre 700 et 800 individus. Il s’agit d’une des trois dernières importantes colonies de l’espèce.

Le braconnage est une menace importante pour les dugongs de cet archipel français du Pacifique. Selon l’association Opération Cétacés, plus de 30% des dugongs retrouvés échoués sur les côtes calédoniennes présentent des signes de tentative de braconnage. Pire, selon les enquêtes réalisées entre 2005 et 2009, un très large pourcentage de la population de Nouvelle-Calédonie avoue être des « consommateurs occasionnels » de viande de dugongs et une trentaine de personnes admettent pêcher l’animal.

Pourtant, la pêche et la consommation de dugong sont strictement interdites en Nouvelle-Calédonie. Dans l’optique de maintenir les populations dans leur état actuel, ces actes sont en effet passibles de fortes amendes. Mais dans les faits, les contrevenants sont difficilement repérables et donc rarement condamnés.

Selon les données scientifiques relayées par la WWF, les populations de dugongs ne pourront pas se maintenir à leur niveau actuel si elles subissent plus de 5 morts naturelles par an. Malgré leur 60 à 70 années d’existence, les femelles ne se reproduisent pas à un rythme élevé : elles n’ont en effet que 5 à 6 petits au cours de leur vie.

Pour tenter d’enrayer la disparition de cet amusant animal marin, un Plan d’Action Dugong a été mis en place en 2010. Composé d’institutions, d’associations, de responsables coutumiers kanaks, d’ONG et de scientifiques, ce groupe de travail planche à la définition de mesures de sensibilisation et à la mise en place d’actions concrètes de protection.

« Suite à une présentation de l’état actuel des connaissances, l’ensemble des participants s’est rapidement accordé à dresser un constat partagé sur la réalité de cette problématique ainsi que sur l’urgence d’agir ensemble pour la régler. La suite du travail réalisé a principalement consisté à identifier collégialement des actions pour enrayer cette menace et la façon de les mettre en œuvre efficacement. Afin de s’assurer que ces échanges n’en restent pas au simple état d’idées, un groupe de travail spécifiquement dédié à cette problématique sera rapidement créé pour traduire les fruits de cet atelier en actions concrètes », résume le WWF.

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