Face à l’urgence climatique que représente la lutte contre le réchauffement de notre planète, il est devenu primordial de basculer dans un modèle énergétique décarboné, plus respectueux de l’environnement et des écosystèmes. La grande majorité des gouvernement du monde l’ont bien compris et ont décidé depuis plusieurs années d’axer leur transition énergétique sur la voie de la réduction massive des émissions de dioxyde de carbone (CO2). C’est pour travailler en ce sens que les États misent désormais sur la démocratisation des énergies renouvelables. Une tendance qui se confirme une fois de plus à la lecture du rapport 2017 du réseau d’experts en énergies renouvelables REN21.
Selon les chiffres publiés début juin par ce regroupement de spécialistes, les énergies renouvelables ont dépassé la barre symbolique des 2.000 GW de puissance cumulée au niveau mondial. Grâce à 161 GW de nouvelles capacités de production, le parc mondial renouvelable (éolien, solaire, géothermie…) a en effet atteint un niveau record de 2.017 GW.
Une performance dominée par l’énergie photovoltaïque qui représente plus de 47% de ces nouvelles capacités de production renouvelables. Les auteurs du rapport de REN21 précisent d’ailleurs que les 75 GW de puissance solaire déployée au cours des 12 mois de l’année 2016 représentent l’installation de « plus de 31.000 panneaux solaires par heure ». Le trio de tête est ensuite complété par l’éolien (qui représente 34% de la puissance renouvelable installée en 2016) et l’hydroélectricité (15,5%).
La performance est d’autant plus remarquable que le réseau REN21 explique que cette forte croissance de la puissance installée renouvelable s’est effectuée malgré une baisse massive des investissements. Il apparaît en effet que les sommes consacrées au développement des solutions de production renouvelable a diminué de 23% en 2016. Avec un montant total de 215 millions d’euros, ces investissements sont revenus à leur niveau de 2010.
Le rapport du REN21 permet cependant de mettre en lumière un phénomène encourageant : les énergies renouvelables croissent désormais plus vites que les énergies fossiles polluantes. Malgré des subventions encore conséquentes pour ces ressources fossiles, il se construit aujourd’hui dans le monde plus de centrales renouvelables que de centrales à énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz).
« Les énergies renouvelables deviennent l’option la plus économique », estiment les auteurs du rapport. S’appuyant sur de récentes transactions au Danemark, en Egypte, en Inde, au Mexique, au Pérou et aux Emirats Arabes Unis, il est désormais possible d’affirmer que le coût de l’électricité renouvelable est « bien en-dessous » du coût de l’électricité fossile.
Fin 2016, les énergies renouvelables étaient à l’origine de la production de 24,5% de l’électricité mondiale et représentaient 19,3% de la consommation finale d’énergie. De plus, pour la troisième année consécutive, les émissions de dioxyde de carbone du secteur de l’énergie sont restées stables malgré la croissance économique mondiale de 3%.
Mais les efforts doivent être encore plus soutenus. « La transition énergétique ne se produit pas suffisamment vite pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris », estiment les auteurs du rapport 2017 sur les énergies renouvelables.