Et si l’avenir de la médecine n’était pas dans les molécules de synthèse mais dans les plantes? À l’heure où l’industrie pharmaceutique et ses molécules de synthèse sont de plus en plus décriées par les citoyens du monde entier, une étude anglaise vient donner des arguments aux défenseurs d’une médecine plus « naturelle ». Selon un rapport publié récemment par le centre de recherche botanique des Kew Gardens de Londres, plus de 28.000 espèces de plantes sont en effet reconnues pour avoir des propriétés médicales.
La médecine conventionnelle et ses principes actifs n’ont donc pas le monopole sur le marché de l’atténuation de nos douleurs. Le dernier rapport des botanistes des Kew Gardens répertorie en effet 28.187 plantes terrestres comme ayant un usage médical. Un chiffre « très prudent », mais en progression de 59% par rapport à la précédente étude de 2016.
« Ce rapport souligne l’énorme potentiel des plantes dans des domaines comme le diabète et le paludisme », explique Monique Simmonds, directrice scientifique adjointe des Kew Gardens.
Le rapport fait état de nombreuses nouvelles variétés de plantes qui présentent des effets bénéfiques pour le corps humain. Citons par exemple l’exemple de neuf espèces d’une plante grimpante nommée Mucuna qui peut être utilisée dans le traitement de la maladie de Parkison. Le rapport met également en avant l’artémisinine et la quinine, des substances naturelles qui sont « parmi les armes les plus importantes dans notre arsenal pour lutter contre la malaria ».
Ce ne sont pas moins de 128 scientifiques issus de 12 pays différents qui ont permis l’élaboration de ce document qui met en lumière la découverte de 1.730 nouvelles espèces utiles à l’homme… mais également la destruction de ces mêmes plantes! En effet, en s’appuyant sur des images satellites, les travaux du centre de recherche botanique des Kew Gardens mettent aussi en avant les risques qui pèsent sur les espaces verts mondiaux.
Au cours de ces 16 dernières années, « une moyenne de 340 millions d’hectares de la planète brûlent chaque année », estime le docteur Sarah Wyse, qui a participé à la rédaction de ce rapport. Une surface qui correspond à peu près à la superficie de l’Inde.
« Ces feux ne sont pas en soi une mauvaise chose pour de nombreux écosystèmes parce que la plupart des plantes s’adaptent au feu », explique cependant Mme Wyse. Il apparait en effet nécessaire de ne pas dramatiser ces chiffres : de nombreuses plantes ont besoin de ces incendies pour se régénérer.