« Nous devons avancer quels que soient les obstacles. Nous ne devons pas renoncer parce que l’un de nous a décidé de quitter la famille. A ce stade les Etats-Unis n’ont pas pris de décision, et nous espérons qu’ils resteront dans l’accord. Mais nous n’arrêterons pas notre travail, même si la décision est négative », a expliqué Nazhat Shameem Khan, ambassadrice fidjienne dont le pays accueillera en novembre prochain la conférence annuelle de l’ONU sur les changements climatiques.
Dans son discours, l’ambassadrice fidjienne a surtout salué les « discussions positives » portées par un « élan commun ». Car ce ne sont pas moins de 190 pays qui se sont réunis dans la ville allemande de Bonn pendant 15 jours pour affiner le cadre d’application de l’accord de Paris. Les débats, très techniques, ont en effet eu pour objectif de préparer la date butoir de 2018 : à cette échéance, les procédures relatives aux règles (transparence, chiffrage des objectifs…) encadrant la mise en application de l’accord de Paris devront avoir été clairement définies.
« L’esprit est bon. Il y a des débats : certains comme l’UE veulent plus de rigueur sur l’application de l’accord, d’autres plus de souplesse… Mais il n’y pas eu les graines du blocage souvent vues dans le passé », explique David Levai, ancien négociateur français. Mieux, la défiance américaine crée « une forme de solidarité : on fait bloc, c’est un peu comme l’effet pack en rugby ».
Les négociations climatiques internationales tournent aujourd’hui au ralenti : après avoir fait campagne en promettant que les États-Unis se retireraient de l’accord de Paris, Donald Trump semble désormais hésiter sur la marche à suivre. Celui qui a martelé pendant des mois que la hausse des températures du globe était un « canular » fomenté par les Chinois, n’a en effet toujours pas annoncé officiellement le retrait des USA de cet accord mondial (ratifié par 146 parties).
Réduite à son minimum historique, la délégation américaine a de fait brillé par sa passivité. Négociateur expérimenté, le chef de cette délégation n’a eu de cesse de répéter « notre position est en train d’être réétudiée ».
« Il faut que les Etats-Unis prennent leur décision le plus vite possible. Ca ne peut continuer indéfiniment, pour permettre aux pays de se repositionner », estime le négociateur malien Seyni Nafo, chef du groupe Afrique.