La conférence internationale sur les produits chimiques et les déchets dangereux s’est déroulée à Genève, en Suisse, entre le 24 avril et le 5 mai dernier. Les conventions de Stockholm POP, de Rotterdam PIC et de Bâle, qui gèrent les matériaux dangereux au niveau international, se sont à ce titre réunis pour poursuivre leurs travaux visant à améliorer la gestion des déchets dangereux. Le commerce international de l’amiante était notamment à l’ordre du jour. Malgré l’effort des représentants des États membres, la communauté internationale a une fois de plus échoué à se mettre d’accord pour réguler le commerce de ce minéral.
L’ajout de l’amiante chrysotile à l’Annexe III de la Convention de Rotterdam a en effet était bloqué par des pays producteurs comme la Russie, l’Inde, le Zimbabwe et le Kazakhstan. Ces derniers s’opposent depuis de nombreuses années à une régulation du commerce de l’amiante car il s’agit pour eux d’une source de croissance économique (notamment à l’exportation).
« L’inscription de l’amiante chrysotile sur la liste internationale des produits dangereux a été bloquée pour la sixième fois en 12 ans, suite à l’opposition d’une poignée de pays exportateurs de ce matériau mortel », déplore L’association nationale des victimes de l’amiante (Andeva)
L’amiante est un terme qui désigne certains minéraux fibreux largement répandu dans l’industrie pour ses propriétés réfractaires. Dès la fin du 19ème siècle, l’amiante devient en effet un matériau plébiscité par les industriels du secteur du BTP pour sa résistance à la chaleur, au feu, à la tension électriques et pour son pouvoir absorbant. Des études ont cependant démontré sa toxicité et entrainé son interdiction en France en 1997.
Car malgré ses multiples qualités, l’amiante est devenue un véritable problème de santé publique et de santé au travail. Les fibres d’amiante, lorsqu’elles sont inhalées, vont se déposer au fond des poumons et provoquent de graves maladies respiratoires comme la plèvre, la fibrose ou encore le cancer des poumons.
« Le refus d’inscrire un produit qui fait plus de 100.000 morts par an dans le monde est plus qu’un échec. Cette victoire des marchands de mort est une véritable faillite [pour la Convention de Rotterdam] », estime les membres de l’association Andeva.
Les négociations se sont également révélées vaines en ce qui concerne le paraquat, un produit phytosanitaire ayant un effet herbicide. Les représentants des trois conventions n’ont en effet pas été enmesure de trouver un compromis permettant d’inscrire le paraquat à la Convention de Rotterdam. Et ce malgré le fait qu’il s’agit d’un produit interdit dans l’Union Européenne depuis 2007.