« [L’African Parks] est en train de transférer depuis l’Afrique du Sud une population initiale d’environ 20 rhinocéros noirs d’Afrique de l’est dans le parc national de l’Akagera au Rwanda. Cet extraordinaire retour aura lieu au cours des deux premières semaines de mai », explique un communiqué de presse publié mardi 2 mai 2017.
Les représentants du parc ont également annoncé que cette réintroduction serait accompagnée d’une série de mesures visant à assurer la sécurité et le bien-être des rhinocéros. Il s’agira notamment de la mise en place d’une équipe « de suivi et de protection des rhinocéros », ainsi que du déploiement d’un hélicoptère et d’une unité canine anti-braconnage. Ces mesures seront financées par la Fondation Howard Buffett, du nom de son fondateur, le fils du milliardaire américaine Warren Buffett.
Dans les années 70, le parc de l’Akagera comptait plus d’une cinquantaine de rhinocéros noirs, une des sous-espèces de rhinocéros africain. Malheureusement, cette population s’est petit à petit affaiblie pour disparaître en 2007 victime du braconnage lié au commerce illégal de corne. Selon une croyance toute aussi répandue que fausse, la corne de rhinocéros permettrait de guérir le cancer. Aujourd’hui, le rhinocéros noir est considéré comme une espèce en danger d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Le retour du rhinocéros confirme « l’engagement extraordinaire du Rwanda en matière de conservation et constitue une autre étape importante dans la restauration de la diversité naturelle de l’Akagera », s’est félicité Peter Fearnhead, le Président directeur général de l’African Parks, faisant référence aux précédentes opérations du même genre.
Le Rwanda n’en est pas à son coup d’essai en matière de réintroduction d’espèces animales disparues. En juillet 2015 le gouvernement rwandais a en effet favorisé le retour du lion dans les plaines du parc de l’Akagera, 15 ans après que le dernier représentant de l’espèce soit porté disparu.
« Le retour des rhinocéros dans le parc national de l’Akagera ouvre un nouveau chapitre dans notre combat pour la conservation. Nous sommes parfaitement prêts à les accueillir et à assurer leur sécurité au profit de notre industrie touristique et de la communauté en général », estime Clare Akamanzi, directrice de l’Office rwandais du développement.
La réintroduction du rhinocéros noir dans le parc national de l’Akagera permettra au public de pouvoir admirer au sein de la même réserve naturelle les célèbres « big five » : éléphant, lion, léopard, buffle et rhinocéros. En 2016, ce parc a accueilli plus de 36.000 visiteurs.