L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), institution des Nations unies dont le rôle est de normaliser les mesures météorologiques pour qu’elles soient partagées à l’échelle internationale, a récemment publié la liste des températures de diverses zones géographiques situées en Antarctique. Le constat est alarmant : il s’agit des températures les plus élevées jamais enregistrées sur le continent le plus méridional de la Terre.
« La vérification des maxima et des minima de température nous aide à brosser un tableau plus juste du temps et du climat aux frontières extrêmes de la planète », explique Michael Sparrow, un scientifique spécialisé dans l’étude des régions polaires et membre du Programme mondial de recherche sur le climat.
Selon les données de l’agence onusienne, la température la plus élevée jamais récolté dans la région antarctique (c’est à dire l’ensemble des terres et des glaces qui se trouvent au sud du 60ème parallèle) s’élève à 19,8°C. Elle a été récoltée en janvier 1982 par la station de recherche située sur l’île de Signy.
Sur le continent Antarctique (c’est-à-dire la masse continentale principale et les îles adjacentes), le record de températures s’élève à 17,5°C. Cette mesure a été faite le 24 mars 2015 à la base de recherche argentine d’Esperanza (à l’extrémité Nord de la péninsule Antarctique). Toujours selon le comité d’experts de l’ONU, la température la plus élevée jamais mesurée sur le plateau antarctique (située au-dessus de 2.500 mètres d’altitude) a été établie à -7°C le 28 décembre 1980.
L’Antarctique est le continent sec et venteux situé au pôle Sud de la Terre. Sa surface est estimée à 13,9 millions de kilomètres carrés. Selon les mesures effectuées par l’ONU, la température moyenne du territoire baptisé « continent blanc » varie de -10°C sur le littoral à -60°C sur les régions plus en altitude.
Le constat de l’OMM est donc de plus alarmant : la péninsule Antarctique fait partie des régions du monde où le réchauffement climatique est le plus rapide. La température a augmenté de quasiment 3°C sur les 50 dernières années.
La fonte des calottes polaires est une des conséquences les plus visibles de la hausse globale des températures de notre planète. Comme au Pôle Nord, où la banquise arctique a fortement reculé en 2016 en raison de températures de 20°C supérieures aux normales saisonnières, le Pôle Sud est fortement déstabilisé par le réchauffement climatique. La fonte des barrières de glace flottantes s’est notamment accélérée.
En novembre 2011 est apparue sur la barrière de glace de Larsen une crevasse géante qui n’a cessé de s’élargir au fil des ans. Aujourd’hui, la faille mesure 90 kilomètres de long et n’est séparée de l’océan que par 20 kilomètres de glace. Les scientifiques estiment qu’un bloc de glace de 5.000 kilomètres carrés devrait bientôt se détacher du reste de la barrière de Larsen.
C’est en Antarctique qu’a été mesurée la température la plus basse de l’ensemble de la planète : -89,2°C. Ce record a été capté par la station de Vostok le 21 juillet 1983.