Selon une étude publiée lundi 27 février dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des Sciences (PNAS), l’homme serait responsable de la grande majorité des incendies qui ont ravagé les forêts américaines au cours de ces deux dernières décennies. L’irresponsabilité de l’être humain est cependant accentuée par les effets du réchauffement climatique et l’urbanisation accélérée.
Les auteurs de cette étude centrée sur les feux de forêt aux États-Unis se sont basés sur les statistiques fédérales américaines, établies entre 1992 et 2012. Il a ainsi pu être établi que 84% des incendies de forêt étaient à mettre sur le compte de l’action humaine au cours des 20 dernières années (soit 840.000 sur 1,5 million), le reste étant causé par la foudre.
Selon les chercheurs en charge de cette étude, la durée de la saison des feux de forêt a triplé à cause de l’homme. L’activité de ce dernier est en effet responsable de l’élargissement des zones à risques et sur l’allongement de la durée des saisons propices au départ de feu.
Dans l’État du Colorado, entre 1992 et 2012, ce ne sont pas moins de 5.000 kilomètres carrés d’espaces boisés qui sont partis en fumée sous l’effet des flammes générées par l’activité humaine. Les chercheurs estiment également que la durée de la saison où l’homme représente une cause probable de départ de feu est désormais de 93 jours. Soit plus du double de la saison pendant laquelle les départs d’incendies résultent de la foudre (43 jours).
« Les hommes propagent les incendies dans plus d’endroits et avec des conditions environnementales où la foudre ne peut pas être responsable des feux. Avec l’urbanisation croissante, le risque de feux de forêt va augmenter », estime Bethany Bradley, une des auteures de l’étude et professeure à l’Université du Massachusetts Amherst. « À cause de l’homme, la saison des incendies de forêt s’étale à présent sur quasiment toute l’année », ajoute-t-elle.
Si les États-Unis ont connu certains des pires feux de forêt de leur histoire au cours des 10 dernières années, le phénomène pourrait ne pas se tasser à l’avenir. Les feux de forêt sont un véritable fléau, tant d’un point de vue environnemental (effets néfastes sur la santé des écosystèmes) qu’économique (la lutte contre les incendies a nécessité plus de 2 milliards de dollars d’investissement par an ces dernières années).
« Le changement climatique rend nos champs, nos forêts et nos prairies plus secs et plus chauds pendant de plus longues périodes, créant une plus grande fenêtre durant laquelle les conditions sont plus propices au déclenchement de feux de forêt dévastateurs par une activité humaine », précise la professeure Bradley.
Au cours de ces 20 dernières années, la fête nationale américaine (qui se déroule chaque année le 4 juillet) est le jour durant lequel il y a eu le plus grand nombre de feux de forêt provoqués par l’homme. Les feux d’artifices tirés le jour de la fête de l’indépendance ont notamment provoqué quelques 7.762 incendies.