Les statistiques d’Eurostat sont formelles : les volumes d’énergie consommés par les pays membres de l’UE en 2015 se sont élevés à 1.626 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). Il s’agit d’une baisse globale de 11,6% par rapport au pic de consommation de 2006 et un volume en diminution de 2,5% par rapport à l’année 1990 (année de référence, prise en compte par la majorité des politiques énergétiques européennes).
Les bons élèves en termes de réduction de la consommation énergétique sont les pays baltes : en 2015, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont respectivement enregistrés des baisses de consommation de 57%, de 45% et de 37% par rapport à leurs niveaux de 1990. L’Irlande, l’Espagne et l’Autriche ont en revanche vu leur consommation intérieure augmenter respectivement de 38%, 35% et 33%.
« Bonne nouvelle: la consommation d’énergie sous les niveaux de 1990. Mauvaise nouvelle: la dépendance de l’UE aux importations de combustibles fossiles augmente », a cependant contrasté Miguel Arias Canete, commissaire européen à l’Action pour le climat.
Car si la consommation intérieure brute d’énergie a baissé, la dépendance aux importations de combustibles fossiles polluants (charbon, pétrole, gaz naturel…) s’inscrit à la hausse. En 2015, trois tonnes de ressources fossiles étaient en moyenne importées pour une tonne produite. En 1990 ce ratio était de une pour une.
Les combustibles fossiles sont donc encore une source d’énergie majeure pour les pays de l’UE : ils représentaient, selon Eurostat, une part de 73% du mix européen en 2015. Soulignons cependant que cette part s’élevait à 83% en 1990.
Les pays les moins dépendants aux combustibles fossiles sont à l’heure actuelle le Danemark (4%), l’Estonie (17%), la Roumaine (25%) et la Pologne (32%). Le Royaume-Uni a en revanche vu sa dépendance augmenter de manière drastique en passant de 2% en 1990 à 43% en 2015. Eurostat souligne enfin les bonnes performances de 3 États membres qui sont tributaires pour moins de 50% de combustibles fossiles dans leur consommation d’énergie : la Suède (30%), la Finlande (46%) et la France (49%).
Dans le cadre de son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique, l’UE s’est engagée à réduire sa consommation d’énergie de 20% d’ici l’horizon 2020. Il s’agit d’atteindre une consommation d’énergie primaire (volume énergétique potentiel contenu dans les combustibles) de 1.483 Mtep et une consommation finale (énergie consommée) de 1.086 Mtep.