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Une initiative citoyenne européenne pour interdire le glyphosate

Une quarantaine d’associations environnementales européennes ont décidé de mettre en place une initiative citoyenne pour lutter contre l’utilisation du glyphosate, un pesticide hautement controversé que l’on retrouve notamment dans la composition du Roundup. Lancée simultanément dans de nombreuses capitales européennes, l’objectif de la campagne est d’obtenir un million de signatures pour interdire le glyphosate. Explications.

Le glyphosate est l’herbicide chimique le plus vendu dans le monde : il entre notamment dans la composition du Roundup de Monsanto, un des herbicides le plus répandu en Europe. Il est à ce titre largement employé dans les domaines de l’agriculture et de la sylviculture ainsi que dans les opérations d’entretien des parcs publics et des voies ferrées.

Au cours des dernières années, de nombreuses études scientifiques se sont penchées sur l’effet du glyphosate sur la santé humaine ainsi que son action sur l’environnement. Certains résultats laissent à penser que malgré des niveaux de toxicités variables, il s’agit d’une substance qui peut être mortelle chez l’être humain : le glyphosate pourrait notamment perturber le système endocrinien et ainsi entrainer une recrudescence des malformations congénitales.

« Comme le glyphosate est conçu pour tuer les plantes, il peut avoir des conséquences néfastes sur la vie sauvage, réduire la biodiversité sur les terres agricoles et détruire les réserves de nourriture pour les oiseaux et les insectes », estime également le réseau écologiste Les Amis de la Terre.

Face à cette menace, une quarantaine d’ONG ont décidé de lancer mercredi 8 février une initiative citoyenne visant à obtenir l’interdiction du glyphosate. Greenpeace, Pesticide Action Network Europe, Health and Environment Alliance ou encore la Confédération Paysanne appellent à « l’interdiction du glyphosate, conformément aux dispositions européennes sur les pesticides, qui interdisent l’usage de substances cancérigènes chez l’homme ».

Le glyphosate fait actuellement l’objet d’une bataille autour du renouvellement de sa licence dans l’Union Européenne. En 2016 Bruxelles, qui s’est appuyé sur une étude de l’EFSA jugeant le risque cancérogène « improbable », a décidé de prolonger temporairement l’autorisation du glyphosate jusqu’à la publication d’un nouvel avis scientifique. Ce dernier devrait intervenir d’ici la fin de l’année.

La décision de l’UE a provoqué la colère des défenseurs de l’environnement qui dénonce les « milliers de tonnes de glyphosate (…) répandues tous les ans sur nos champs, dans nos campagnes et dans notre voisinage », malgré qu’il soit considéré comme « un cancérogène probable par le CIRC [le Centre Internationnal de Recherche sur le Cancer, branche de l’Organisation Mondiale de la Santé, ndlr] ».

« Il faut que la Commission prenne ses responsabilités. Elle doit appliquer, non pas le principe de précaution, puisque qu’on connait la dangerosité du glyphosate, mais le principe de prévention. Il y a un certain nombre de dispositions prévues dans le règlement sur les pesticides qui ne sont pas appliquées. Notamment celles que recommande l’ensemble de la littérature scientifique publiée. C’est à dire les études faites par les universitaires. Aujourd’hui, seules les études réalisées par les firmes agro-chimiques sont prises en compte », déplore François Veillerette, président de Générations futures.

Accessible via le site stopglyphosate.org, cette initiative citoyenne européenne doit récolter au moins un million de signatures dans 7 pays européens pour faire réagir la Commission Européenne : cette dernière pourra donner suite et éventuellement déclencher une procédure législative.

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